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Enfants malades

La chambre est plongée dans l'obscurité. Seul à petit rayon de soleil filtre à travers les tentures. Dans le lit, recroquevillé, un garçon de 7 ans. Il sort d'une opération. Il n'a pas vraiment le moral. Soudain, un clown frappe à la porte: "Bonjour, je m'appelle Télé! Est-ce que je peux entrer?" Pas de réponse.

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Sans vouloir insister, Télé tente tout de même: "Est-ce que je peux juste te monter ma valise avant de partir?"

Une petite voix s'élève alors:" D'accord". 

Alors le clown défait sa grande valise pleine de trésors. L'enfant lui montre le dinosaure. Ils ont beaucoup parlé et beaucoup ri aussi. 

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Ce soir-là, un petit garçon s'est endormi, détendu et apaisé.

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Lorsque je pense aux enfants malades séjournant à hôpital, la première représentation qui me vient à l'esprit, c'est la présence d'une structure scolaire et celle des clowns. C'est pourquoi j'ai décidé de partir de ces deux premières représentations pour approfondir mes connaissances en matière de prise en charge psycho-affective des enfants hospitalisés et du rôle de l'orthopédagogue au sein de cet accompagnement. 

 

Quel est le rôle de l'école au sein de l'hôpital? [1]

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Tout d'abord, l'enfant est un être pourvu de caractéristiques et de besoins spécifiques.

Il est un être en perpétuel devenir dont les caractères physiques, psychologiques et psychosociaux se modifient quotidiennement. 

Tout comme le développement cognitif, l'évolution sa personnalité sera fortement influencée par l'environnement. Le milieu de prédilection étant l'école, où il acquerra méthodes et compétences et où il développera ses relations sociales.

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À cet âge, l’enfant se perfectionne également dans le domaine où il est habile et où il réalisera un véritable travail. Il vivra au milieu de ses pairs avec qui il devra coopérer.

Pour favoriser son développement cognitif et affectif, il est indispensable que l'environnement réponde à ses besoins spécifiques : besoin de liberté d'espace, besoins physiologiques (nourriture, air, chaleur,…) besoins affectifs (amour, affection, sécurité, acceptation, discipline et estime de soi). La réponse globale aux besoins aura pour but de préparer adéquatement l'enfant à son intégration future dans le monde des adultes.

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En ce sens, l'école à l'hôpital va permettre:

  • De donner un sens à la vie du jeune malade.

  • De lui rendre son statut d'élève, en opposition à celui de « malade ».

  • De ne pas se concentrer uniquement sur sa maladie, la placer par moment en second plan.

  • D'avoir des contacts avec d'autres enfants, de maintenir l'appartenance à un groupe et d'éviter l'isolement.

  • De préparer et de réaliser une meilleure réintégration dans sa classe d'origine.

  • Assurer des perspectives pour l'avenir.

  • Prévenir un retard scolaire.

  • Etc. 

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 Et si le rire pouvait "gai-rire"?[2]

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Comme le rapportent nombreuses études, le rire occasionne un véritable massage interne au sein de l'organisme. En effet, le rire permet aux muscles du visage de se détendre, de solliciter le diaphragme et de masser en douceur l’estomac et les intestins. Il relance la circulation sanguine et, par l’apport en oxygène qu’il induit, contribue à fortifier le cœur et à diminuer la tension artérielle. Il contribue également à la sécrétion des endorphines (=l'hormone du bien-être) par le corps. Enfin, chez les enfants hospitalisés, il permet de diminuer leur peur préopératoire éventuelle.

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La thérapie par le jeu:

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Le jeu occupe une place capital dans la vie du jeune enfant ; il est sa voie principale pour comprendre le monde et résoudre ses conflits intérieurs.

La capacité à être en état de jeu et la manière d'entrer dans l'imaginaire de l'enfant sont essentielles pour le professionnel qui souhaite mieux accompagner l'enfant malade, pour l'aider à mieux comprendre ou supporter sa maladie, son hospitalisation ou son traitement. Le jeu partagé avec les soignants permet à l'enfant d'alterner les moments où il est contraint d'être passif ou encore les moments durant lesquels il est objet de soins. Le jeu lui permet de redevenir un sujet actif.

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La thérapie par le rire:[3] 

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Quelles sont les motivations du clown en milieu hospitalier ?

  • Améliorer la qualité de vie de l'enfant hospitalisé

  • Essayer de trouver un maximum d'idées de divertissement adapté aux enfants hospitalisés.

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Le clown communique sa sympathie et sa bonne humeur aux enfants par des devinettes, des contes, des blagues, de la magie, etc. Il met en place toute une série de moyens ludiques pour tenter de faire voyager l'enfant dans un univers coloré et joyeux lorsqu'il est découragé ou embêté par son traitement ou ses journées ennuyeuses passées dans sa chambre d'hôpital.

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L'un des fondements du clown relationnel est l'empathie corporelle et ludique. Cette empathie du soignant-clown peut aider à apprivoiser le jeune enfant confronté à la peur et à la souffrance. Par le jeu et l'humour, les soignants peuvent ainsi dédramatiser et faire évoluer certaines situations pénibles vers le sourire et l'apaisement.

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Quel rôle pour l'orthopédagogue?

 

Quand un enfant est hospitalisé, le train de vie de toute la famille se voit perturbé. Les parents sont préoccupés par la maladie de leur enfant au détriment du reste de la fratrie. Certains parents abandonnent même parfois leur travail pour se consacrer entièrement aux soins de leur enfant. Ils peuvent se sentent incompris et oubliés, ce qui peut engendrer une frustration liée au manque d'information. En tant qu'assistante-sociale et future orthopédagogue, je pourrai envisager d'organiser des espaces d'écoute et d'échange sur leurs préoccupations à l'égard de la maladie.

 

Aussi, comme nous l'avons appris au cours, l'orthopédagogue possède également un rôle capital auprès des enfants en milieu hospitalier: être l'interface entre l'école d'origine et l'école à l'hôpital, en tenant compte des besoins et des attentes de chacun des acteurs.

 

Enfin, concernant la thérapie par le rire, certaines précautions sont nécessaires à prendre avant d'entamer une thérapie par le rire. Comme nous l'avons vu plus haut, le rire n'a pas uniquement un rôle distractif mais il exerce une véritable fonction sociale. Néanmoins, il est important de prendre conscience qu'un rire trop intense peut créer des déplacements de matériels médicaux si l'enfant est craintif ou très malade. C'est pourquoi, il convient de créer des liens progressifs entre cette thérapie et l'enfant malade. L'orthopédagogue pourrait, à mon sens participer à la formation des professionnels venant occuper et distraire l'enfant, en les sensibilisant (avec l'aide de l'équipe soignante).

 

"Les bons mots qui font rire ont le pouvoir de guérir les mauvais maux qui font souffrir."

Sources:

[1]: DELENEER, Serge, professeur spécialisé, école Robert Dubois, l'enseignement à l'hôpital, Bruxelles,  3 février 2013

[2]: Guérir par le rire avec pour thérapie la bonne humeur, in http://www.bon-coin-sante.com/blog-sante-sans-prise-de-tete/humour-rire/guerir-par-le-rire/, 2013 (consulté en déc. 2018)

[3]: Le rire médecin, s'amuser à l'hôpital c'est vital, in https://www.leriremedecin.org/nous-connaitre/mission.html, s.d (consulté en déc. 2018)

Image: https://fr.fotolia.com/id/6128049 

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