top of page

Troubles des apprentissages:

DYSLEXIE

DYSPRAXIE 

DYSPHASIE

DYSCALCULIE

Qu’est-ce que la dyslexie ?

​

« La dyslexie est un trouble spécifique du langage écrit. Il ne s’agit pas d’un simple retard dans les acquisitions, mais d’un trouble structurel et cognitif. Il ne s’agit donc pas d’un trouble qui concerne l’investissement à la communication ou une déficience intellectuelle. Le développement des capacités de manipulation du code langagier n’a pas pu se faire normalement au niveau lexical, et/ou syntaxique, et/ou phonologique. Le handicap est durable et résiste aux rééducations. »[1]

​

Les différents types de dyslexie[2] :

​

La dyslexie phonologique : les personnes atteintes sont capables de lire un nombre élevé de mots qui leur sont familiers mais ils éprouvent d’importantes difficultés à lire des séquences de lettres non familières ainsi que des pseudo-mots. Ces difficultés s’expliquent par l’utilisation dominante voire exclusive de la procédure d’adressage et par l’incapacité de lire des mots par assemblage.

​

La dyslexie de surface : les personnes atteintes présentent de bonnes capacités d’identification de mots par assemblage mais des capacités d’adressage médiocres. Ils sont capables de lire des pseudo-mots et des mots réguliers mais ils éprouvent davantage de difficultés à lire des mots irréguliers.

Dyslexie mixte : les déficits touchent l’utilisation des deux procédures.

​

Actuellement on peut dire que plusieurs facettes sont indispensables et déterminantes pour être un bon lecteur :

​

-La conscience phonologique et donc l’aptitude à segmenter le matériel verbal en plus petites unités que la syllabe.

-La rapidité de dénomination et d’accès au lexique mental, lexique orthographique et phonologique.

-Le maintien de l’information phonologique et orthographique en mémoire de travail.

​

Quelles différences entre difficultés et troubles des apprentissages ?

​

​

​

​

​

​

​

​

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Profil général, commun aux apprenants atteints de trouble(s) de l’apprentissage[3]

​

  • Intelligence normale voire supérieure

 

  • Grande curiosité, créativité, logorrhée : ce sont généralement des enfants qui se posent beaucoup de questions et s’attarder sur des domaines bien précis (phénomènes, surnaturels,…). Concernant la logorrhée, il est parfois difficile d’obtenir le silence de la part de certains enfants dys, d’autant plus si ces enfants ont des comportements impulsifs.

 

  • Pensée divergente : généralement, l’enfant dys à rencontre des difficultés d’attention quand il s’agit de se concentrer sur une tâche bien précise. Il peut également contourner la tâche pour fuir la frustration liée à la difficulté.

 

  • Manque d’attention, de concentration et clownerie pour fuir la situation : certains enfants dys peuvent présenter des troubles associés tels que des troubles de l’attentions avec ou sans hyperactivité. D’autres, tentent l’humour pour échapper aux tâches ardues qui nécessite une concentration importante. Quant à certains, au contraire, préfèrent échapper autant que faire se peut du regard de l’enseignant.

 

  • Mauvaise image et estime de soi, manque de confiance en soi : nombreux sont les enfants ayants des troubles des apprentissages qui ont le sentiment de ne rien valoir,  d’être incapable de fournir quelque chose de bon. Ce manque d’estime de soi se renforce à force de remarques désobligeantes du corps enseignant ou de son entourage.

 

  • Hypersensibilité émotionnelle : comme dit plus haut, ces enfants sont sujets aux remarques désobligeantes, en partie,  à cause de leurs échecs scolaires importants. Ils se retrouvent dans une détresse psychologique et une grande susceptibilité. La moindre remarque peut-être perçue comme une agression sévère. Ceci aura pour impact des difficultés relationnelles avec ses paires et les membres de la famille.

​

  • Somatisation fréquente : parfois, ces affections psychologiques vont se traduire par des maux diverses : migraines, douleurs abdominales, … qui se manifestent généralement avec une évaluation ou un examen. Ce sont des douleurs réelles et qui obligent l’enfant à s’absenter.

 

  • Grand stress, angoisse, désir de disparaître.

 

  • Difficulté à l’endormissement et résistance au coucher : Parmi ces enfants, certains repoussent l’échéance du coucher au maximum pour ne pas devoir subir qu’ils vivent comme une angoisse.

 

  • Difficulté à traiter, à emmagasiner et à reproduire une information, trouble de la mémoire à court terme.

​

  • Difficultés relationnelles avec les paires.

​

  • Difficultés relationnelles au sein de la fratrie et au sein de la famille au sens large.

​

  • Cahiers et cartable mal tenus : les classeurs sont généralement mal rangés, les feuilles sont raturées et parfois même endommagées. Ce phénomène peut être lié à des troubles associés tels qu’un  trouble de la chronologie, de la motricité fine, d dysgraphie, dyspraxie, etc.

​

  • Tourner les doigts dans les cheveux, se ronger les ongles : ces comportement peuvent se manifester face à un moment d’anxiété.

 

  • Grand intérêt pour les animaux, les dinosaures, les créatures fantastiques : beaucoup de ces enfants portent un intérêt particulier pour la faune et la flore. Certains thérapeutes recommandent aux parents de ces enfants d’adopter un animal de compagnie. En effet, ce dernier pourrait leur apporter réconfort quand ils s sentent incompris ou mis à l’écart.

​

Quels aménagements pour ces enfants?[4]

​

  • Instaurer un cadre pédagogique adapté :

  • Instaurer un cadre de confiance (sensibiliser la fratrie, les camarades de classe, les amis)

  • Faciliter la concentration (éviter trop de bruit autour de lui, placer l’enfant au milieu de la classe et devant l’enseignant, à coté de l’enfant calme)

  • Restaurer la motivation et l’estime de soi

  • Aider à l’organisation

  • Prendre en compte la fatigue et la lenteur générée par la dyslexie-dysorthographie.

  • Partir du projet de l’élève, questionner ce sur quoi il veut vraiment travailler.

  • Travailler la conscience phonologique, la métha-phonologie, l’automatisation des conversion graphème-phonèmes sous forme de jeux, activités, se baser sur ce que l’on entend ou l’on voit et non sur ce que l’on écrit, jouer sur la syllabe pour voir s’il est à l’aise avec ça, puis la rime et enfin, le graphème.

  • La méthode Borel Maisonny : travaille sur l’accentuation articulatoire et la mimogestualité. Elle est plutôt efficace pour les enfants ayant une dyslexie légère.

  • La méthode orale kinesthésique : elle permet de distinguée les voisées, les sourdes des sonores, le positionnement de la langue au niveau de des dents, du palet, etc.

  • L’utilisation du miroir pour la différence articulatoire aussi est bonne et lu demander de décrire sa gestuelle.

  • Mettre des repères sur les débuts de lignes pour passer à une autre ligne,

  • Coloriage de lignes,

  • Utiliser la règle, règle avec fenêtre attentionnelle

 

Quelques idées d’outils/gadgets qui facilitent l’écriture :

 

  • Reader Pen : sa gestion est assez dynamique.

  • Sprint plus : lecteur vocal : vérifier l’orthographe, remplir un document PDF, étudier gratuit pendant 60 jours. Mais pas de marqueur prosodique pour faciliter la compréhension à l’enfant car reconnaissance vocale sur mots isolés. Il est accepté au niveau de la communauté française.

  • Numabib : bibliothèque numérique créé par l’association des parents de l’APEDA. Ce système se focalise sur les manuels scolaires. 

 

Programmes/ressources utiles:

 

  • L’orthographe illustrée : (auteur Valdois, de Partz, Seron, Hullin) on peut également le faire avec l’enfant.

  • Pour améliorer l’attention visuelle : livres de Charlie (ou est passé Charlie, 7 erreurs, trouver l’intrus,

  • Le cartable fantastique : site internet et le Ruban Rouge à installer sur Word.

  • Académie de Dijon

  • Académie de Grenoble : aménagement pour enfants dyslexiques.

  • Dyslexia international : ressources pour les professionnels.

​

​

Pour les enfants dyslexiques ayant des troubles de la phonologie, voici quelques outils/méthodes/aménagements pour accompagner au mieux ces derniers :

​

​

  • Accepter les réponses mal rédigées ou mal orthographiées si le fond est correct, ne pas pénaliser l’orthographe ailleurs que dans les dictées

  • Evaluer par QCM, textes à trous, schémas ou tableaux à compléter, phrases à relier ou à valider/infirmer plutôt que demander la rédaction d’une réponse

  • Autoriser une prise de note en carte mentale ou en abréviations et logos

  • Autoriser les cahiers ou feuilles lignées plutôt que quadrillées

 

  • Autoriser l’enregistrement du cours, les mettre à disposition sur internet ou les envoyer par mail avant la leçon pour que l’élève puisse les annoter

 

  • Autoriser l’utilisation de l’ordinateur avec correcteur d’orthographe pour les devoirs maison ou en classe

 

  • Vérifier la bonne prise des devoirs dans l’agenda,  les envoyer systématiquement par mail ou les mettre à disposition de tous sur internet 

 

  • Donner plus de temps pour les évaluations ou alléger les exercices

  • Trouver des alternative de support plus à l’écrit en allant vers des schémas, des carte mentale

  • Adapter les exigences en fonctions des difficultés de l'élève. 

  • Anticiper les évaluations, les devoirs, les travaux, recherche documentaire ; élocution, … (ex : dictées donnée une semaine à l’avance)

  •  Lecture de consignes par l’adulte ou enfant pour vérifier la compréhension

  • Albums, livres adaptés+ livres audio

  • Evaluer ce qu’il faut évaluer (= Ne pas évaluer l’orthographe si ce n’est pas l’objet de l’évaluation)

  • Vérificateurs orthographique : L’eurêka pour les débuts des primaires, supports numériques

  • Lecture en couleurs :

  •  1 syllabe= 1 couleur/ 1 phonème, 1 couleur

  • Aérer les documents fournis et feuilles d’exercices

  • Evaluer à l’oral ou par enregistrement audio sur MP3 ou dictaphone

Vous trouverez également des idées de jeux crées en classe via ce lien: Jeux-Dyslexie

 

Pour aller plus loin:

​

 

 

​

​

​

​

​

​

 

 

 

 

Bibliographie Générale:

​

  • [1] POULET, I., Les troubles spécifiques des apprentissages : à l’école et au collège, éd. Chronique sociale, Lyon, 2013, 255p. 

  • [2] FRERE, S., Introduction à des problématiques spécifiques à l’orthopédagogie : la dyslexie-dysorthographie, 2018-2019, He2b, Bruxelles.

  • [3] PETINIOT, M-J., Accompagner l’enfant atteint de troubles d’apprentissage, éd. Chronique Sociale, Lyon, 2015, 285p.

  • [4] GENARD, N., Approfondissement en dyslexie, 2018-2019, he2b-Defré, Bruxelles.

​

Les difficultés d’apprentissage

​

  • Présence de certaines déficiences possible (intellectuelle, psychomotrice, sensorielle)

​

  • Origines multiples, génétiques ou traumatiques.

​

  • Profil atypique.

​

  • Ralentissement des apprentissages.

​

  • Moyens d’action : remédiation, cours particuliers.

​

  • Moyens d’action : remédiation, cours particuliers.

​

  • Difficultés ciblées dans une ou plusieurs matières.

​

  • Anxiété passagère, peut disparaître quand la difficulté est dépassée.

​

  • Manque de confiance en soi.

​

  • Modifications du comportement.

Les troubles de l’apprentissage

​

  • Aucune déficience

​

  • Origines génétiques dans 30 à 40% des cas avec une prévalence  de 5 à 10% des individus (2 fois plus d’individus du sexe masculin).

​

  • Profil très particulier, propre à chaque trouble.

​

  • Retard d’apprentissage

​

  • Moyen d’action : rééducation par un professionnel du trouble.

​

  • Moyen d’action : rééducation par un professionnel du trouble.

​

  • Impact plus ou moins grave sur les apprentissages en général.

​

  • Anxiété qui peut devenir permanente.

​

  • Manque de confiance en soi éventuellement syndrome des dysharmonies cognitives (= trouble psychologique chez l’enfant qui prend conscience que malgré son intelligence et son travail acharné n’obtient que des échecs dans différentes branches)

​

  • Modifications du comportement.

48357677_2173907462858908_78566932483313
48088860_2173907452858909_45966471560807
PDL_Livres_10[1].jpg
livre dyslexie.jpg
mieux comprendre la dyslexie.jpg
Ancre 1

Qu’est-ce que la dyspraxie[1] ?

Ancre 2

 

Le trouble développemental de la coordination ou plus communément appelé la « dyspraxie », se définit comme étant une réduction des performances dans les activités quotidiennes qui requièrent une certaine coordination au niveau moteur.

​

Ce trouble peut se manifester par un retard au niveau dans les acquisitions motrices au cours du développement de l’enfant (marche, passage à la position assise, marcher à quatre pattes,…), une maladresse fréquente, de mauvaises performances sportives ou encore, une dysgraphie.

 

La dyspraxie affecte le développement de la coordination du mouvement, des compétences sensori-motrices, le contrôle postural ainsi que l’équilibre.  Nous verrons au point suivant la définition de ces différents concepts ainsi que les différentes dyspraxies.

 

image dyspraxie.jpg

La coordination motrice :

​

Considérant la lenteur et  l’imprécision et de leurs mouvements, ces enfants sont sujets à des remarques incessantes telles que : « tout pourrait faire un peu plus attention ! » « tu n’arrives ni à lacer tes baskets, ni même à attraper un ballon ! ».

​

Généralement, lorsque ces enfants doivent initier un geste, ils le font non seulement avec une certaine lenteur (ou une accélération excessive) mais également avec plus d’erreur qu’un enfant non dyspraxique. Ces enfants fonctionnent généralement par « essai-erreur » car ils ont du mal à interrompre leur mouvement pour l’adapter la trajectoire de leur mouvement. En effet, lorsque ces enfants calculent mal dès le départ leur trajectoire, ils leur est difficile voire impossible de modifier cette dernière pour éviter un obstacle éventuel. C’est la raison pour laquelle il est important que l’entourage de ces enfants, leurs amis, leurs camardes de classe soient conscientisés par rapport aux difficultés de ce type que ces enfants rencontrent afin d’évité les conflits potentiels que leurs comportements maladroits peuvent générés.

​

Il est important d’être conscient que, quand bien même ces enfants ralentiraient leur mouvement ou l’accélèreraient en vue d’obtenir un niveau de performance équivalent à celui d’un enfant ordinaire, ils le feront au détriment de la précision dans le mouvement.

​

Les compétences sensori-motrices :

​

Elles renvoient à la capacité à reproduire un geste par imitation. Ces enfants ont des performances déficitaires quand il s’agit de reproduire des gestes d’action de la vie quotidienne (se brosser les dents, …) et possèdent également des difficultés à reproduire ces mêmes gestes uniquement dictés verbalement (ex : montre moi comment tu te brosses les dents). Ce déficit pourrait s’expliquer par leur difficulté d’accéder à une représentation du geste stocké dans la mémoire ou que cette représentation est elle-même perturbée.  

D’ailleurs, ces enfants présentent également des difficultés au niveau de la coordination œil-main, lorsqu’ils doivent pointer les objets pour les compter par exemple.

 

Equilibre et contrôle postural :

​

Ces enfants présentent des difficultés plus ou moins importantes lorsqu’il s’agit de tenir l’équilibre sur un pied ou de sauter à cloche-pied. Ils effectuent davantage de mouvement balanciers qu’un enfant ordinaire, pour maintenir leur équilibre. Certaines études rapportent que ces troubles de l’équilibre pourraient être liés à la fermeture des yeux de façon plus importante chez l’enfant dyspraxique. L’équilibre dépendrait donc, en partie, de la rapidité des informations visuelles récoltées.

Ce volet nous permet de comprendre pourquoi l’enfant dyspraxique est souvent avachi, émets des mouvements saccadés, parvient à faire des flexions de hanches de manière excessive,… Leur posture avachie ne reflète pas une paresse mais plutôt une hypotonie qui rend déficitaire le contrôle postural. Cette hypotonie peut être globale ou ne toucher que l’axe central du corps.  

​

Les différentes dyspraxies[2] :

​

1.) La dyspraxie practo-perceptuelle :

​

Il s’agit d’une forme de dyspraxie assez répandue qui désigne les difficultés de l’enfant en termes de planification motrice. En réalité, l’enfant parvient difficilement à planifier, organiser et automatiser ses séquences motrices afin d’exécuter un mouvement volontaire. Elle fait également référence à des troubles de la perception et de l’intégration des informations visuelles, de la perception tactile et auditive, rendant difficile à l’enfant d’avoir des relations adéquates avec son environnement.

​

2.) La dyspraxique visuospatiale :

​

Il s’agit d’une forme de dyspraxie qui désigne un trouble dans l’assemblage lié à des difficultés visuospatiales. Ces enfants ont un déficit de la perception des tâches qui nécessitent des notions spatiales.

Conséquences : difficultés graphiques. Troubles associés fréquents : dysgraphie, dyscalculie, dysorthographie, dyslexie.

​

3.) La dyspraxie constructive non visuospatiale :

​

Il s’agit d’une forme de dyspraxie qui concerne les enfants victimes du syndrome de Gerstman : trouble de l’assemblage pur qui peut être nettement amélioré grâce à un modèle, un schéma ou toute autre information/support visuel. Ces enfants ont généralement des difficultés au niveau de leur latéralisation. Trouble associé possible : la dyscalculie.

​

4.) La dyspraxie idéatoire :

​

Cette forme dyspraxie renvoi à une difficulté importante chez l’enfant, voire une incapacité, de manipuler des outils ou des objets tels qu’un compas ou une paire de ciseaux par exemple. La difficulté se trouve principalement au niveau de l’incapacité de l’enfant à se faire une représentation mentale des étapes à respecter pour réaliser un geste. En effet, même si chacun d’eux est maîtriser, il est impossible pour ces enfants de les enchainer.

​

5.) La dyspraxie idéo-motrice :

​

Elle désigne l’incapacité, voire l’impossibilité à réaliser des gestes symboliques sans présence d’un objet. En d’autres termes, ces enfants ne parviennent ni à mimer, ni à « faire semblant ». Néanmoins, ils peuvent parfaitement verbaliser les actions qu’ils ne parviennent pas à entreprendre.

Note : il est important d’être conscient que leur schéma corporel peut être perturbé.

​

6.)  La dyspraxie de l’habillage :

​

Ces enfants rencontrent des difficultés lors de leur habillage. L’enchaînement des actions n’est pas chronologique, les vêtements ne sont pas mis dans le bon sens, difficulté à nouer les lacets, à placer correctement la fermeture éclair et à tirer dessus, etc.

​

7.)  La dyspraxie orofaciale :

​

Elle regroupe les difficultés à réaliser des gestes simples ou laborieux avec l’organe de la phonation et du visage (= mimiques, lèvres, joues.). Ces enfants vont, entre autres, avoir des difficultés à siffler ou souffler.

​

Origines de la dyspraxie :

​

  • Facteurs périnataux : Selon le chercheur Cermak, les causes de nombreuses dyspraxies sont liées à l’attente des noyaux gris centraux et parfois du cervelet. Il prétend également que dans 50% des causes de dyspraxie(s) seraient directement liées à un vécu épisodique d’anoxie lors de la naissance, n’entraînant pas de paralysie cérébrale mais altérant certains neurones. 

​

  • Facteurs génétiques : la présence de dyspraxie chez l’enfant peut être d’origine héréditaire. Toujours est-il que le diagnostic n’est pas toujours bon car la dyspraxie est souvent confondue avec d’autres troubles spécifiques des apprentissages. En effet, le phénomène de comorbidité peut entraîner un amalgame de part les expressions de ce trouble. Quoi qu’il en soit, la collaboration et l’écoute entre l’équipe thérapeutiques, les parents, l’enfant et l’école est primordiale.

​

Comment aider l’enfant dyspraxique :

​

L’orthopédagogue à un rôle particulièrement important à prendre dans ce volet. Il est parmi les premiers intervenants à pouvoir alerter l’enseignant(e) sur les besoins spécifiques de ces enfants, et de mettre concrètement en place des aménagements pour ceux-ci. Voici une liste non exhaustive de conseils pour adapter au mieux les méthodes d’apprentissage : 

​

1)Eliminer les situations de double tâche cognitive :

Exemples : Dispenser l’élève dyspraxique de recopier un texte du tableau afin de maintenir sa concentration sur la compréhension de ce dernier. Demander à l’enfant d’épeler les mots au lieu de le faire écrire.

De cette façon, l’enfant acquerra les notions sans pour autant être invalidé par son handicap.

​

2) Limiter les activités motrices non pertinentes :

Exemple : éviter d’infliger à l’enfant de devoir découper des étiquettes de mots pour les mettre dans le bon ordre de la phrase. Découper, ouvrir et fermer les anneaux d’un classeur ou coller sont des activités très couteuses au niveau cognitif.

​

3) Prendre en compte le trouble dans toutes les situations pédagogiques :

Exemple : si l’enseignant prévoit une adaptation spécifique pour une activité d’apprentissage, il est évident qu’il prévoit les adaptations nécessaires pour toutes les activités d’apprentissage.

​

4) Déterminer des adaptations spécifiques à chaque enfant :

Exemple : l’enseignant doit accepter qu’une adaptation ne convient pas l’un des deux enfants ayant pourtant la même dyspraxie. Chaque enfant dyspraxique à des besoins qui lui sont propres.

​

5)Rendre les enfants acteurs des adaptations :

Exemple : l’enseignant ne doit pas hésiter à concevoir l’adaptation avec l’aide de l’enfant dyspraxie lui-même. Il sait plus que quiconque ce qui pourrait l’aider et surtout ce lui pose problème.  L’enseignant peut également lui demander s’il préfère souligner plutôt qu’entourer, surligner plutôt que de colorier etc.

​

6) Préconiser des solutions qui favorisent l’autonomie de l’élève :

Exemple : il particulièrement important que les auxiliaires de vie scolaire, les enseignants qui partent en intégration ou encore les orthopédagogues qui travaillent directement au chevet de l’enfant dans les classes, travaillent avant tout l’autonomie de l’enfant.  Ils doivent constamment adapter les aménagements en fonction du gain d’autonomie chez les enfants, au risque de les rendre complètement passifs et dépendants d’une personne tierce. Ces professionnels doivent donc veiller à déterminer les activités qui nécessitent une adaptation et laisser l’enfant travailler l’enfant en autonomie pour les autres activités qui ne requièrent pas d’aménagements.

​

7) A quel moment faut-il choisir une méthode pédagogique spécifique ?:

Certaines activités ne nécessitent pas une d’adaptation particulière mais une refonte complète du support pédagogique. Par exemple, si l’enfant dyspraxique rencontre énormément de difficulté à se repérer dur une carte ou encore d’apercevoir les amplitudes de différents angles, l’enseignant peut utiliser d’autres supports qui mobilisent ces compétences mais de façon sous-jacente.

​

8) Faire évoluer les adaptations :

Exemple : Pour le cas des dictées, l’enseignant pourrait demander à l’enfant d’épeler les mots de la dictée. Puis pour la seconde dictée, il peut lui demander de former le mot à l’aide de lettres magnétiques, pour arriver petit à petit, au traitement de texte sur l’ordinateur. Il est important de ne pas figer les adaptations sur toute une année scolaire mais de les varier pour qu’elles soient les plus adaptées à l’enfant au travers de sa progression.

 

9) Accepter le fait de sauter des étapes :

Exemple : l’enfant dyspraxique ne parviendra jamais  résoudre à problème géométrique si l’enseignant le bloque à l’étape du traçage de figures sous prétexte qu’il ne sache pas le maîtriser.

​

10) Travailler en concertation avec les professionnels de la santé :

L’intervention des professionnels extérieurs tels qu’un ergothérapeute, logopède, psychomotricien etc. est indispensable. En effet, l’enseignant ne peut, à lui seul, faire toute la rééducation nécessaire pur l’enfant dyspraxique. Par exemple, l’apprentissage de l’utilisation des supports numériques, c’est, en générale, la logopède qui s’en charge.

​

11) Identifier des situations pédagogiques valables pour toute la classe :

Les aménagements sont profitables à tous les enfants de la classe. L’enseignant ne doit pas hésiter à mettre à la disposition de tous les enfants, dans la mesure du possible, des adaptations. En plus d’être bénéfiques pour chacun d’eux, c’est un bon moyen de faire lever la situation de handicap de l’élève dyspraxique.

​

12) L’équité au sein de la classe :

L’enseignant peut être, à titre d’exemple, confronté au cas suivant : trois ordinateurs sont disponibles au sein de la classe mais le temps d’utilisation doit être partagé équitablement entre les élèves de la classe. Seulement, deux élèves dyspraxiques intègrent cette classe et ont besoin d’utiliser les ordinateurs une bonne partie de la journée. Pour éviter toute frustration des autres élèves, il est important de commencer par les sensibiliser à la dyspraxie et au besoin nécessaire de l’utilisation de l’ordinateur. Il est important de trouver les bons mots pour leur expliquer que c’est un réel besoin pour ces enfants et qu’ils n’utilisent pas ces ordinateurs uniquement pour le plaisir de les utiliser.

 

Pour aller plus loin:

 

​

​

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

​

Bibliographie générale:

​

[1] DR.HURON, C., L’enfant dyspraxique : mieux l’aider à la maison et à l’école, éd. Odile Jacob, 2011, Paris, 187 p.

[2] PETINIOT, M-J., Accompagner l’enfant atteint de troubles d’apprentissage, éd. Chronique Sociale, Lyon, fév. 2015, 287p.

51U3SyfSAfL._AC_US218_[1].jpg
sos-dyspraxie021032[1].jpg
MaladresseAgnes[1].jpg
enfant-dyspraxique-et-apprentissages-200
9782896190799[1].jpg
LivreCouvertureGrand3-200x300[1].jpg
9782923827636~v~Laisse-moi_t_expliquer__
9782340011014-dyspraxie[1].jpg

Qu'est-ce que la dysphasie?

Ancre 3

Selon C. Billard, les dysphasies de développement se caractérisent par « un trouble sévère, spécifique et primitif du développement du langage oral. C’est un trouble structurel et durable ».

Quant à Mazeau, l’enfant dysphasique souhaite communiquer mais il est en permanence « dans l’impossibilité de traduire en mots, en phrases ou en discours, sa pensée souvent intacte.

Certains enfants qualifient la dysphasie comme une bille qui se situe dans la gorge et qui empêcherait de dire des mots qu’il parvient pourtant très bien à dire dans sa tête. 

image dysphasie.jpg

Il existe, Selon Mazeau, 3 types de dysphasie :

​

La dysphasie réceptive : trouble de la discrimination phonémique. Pour certains, la capacité de discerner des sons non verbaux est rendue difficile (ex : aboiement et miaulement). L’enfant fuit les conversations, son discours est incohérent.

​

La dysphasie expressive : elle se manifeste par la réduction verbale, l’agrammatisme et une mauvaise intelligibilité. L’enfant enchaîner mal les phonèmes à prononcer, son discours est télégraphique mais assez compréhensible.

​

La dysphasie mixte : il s’agit de la forme la plus sévère. Elle comprend la dysphasie réceptive et expressive. On distingue la dysphasie mnésique (l’articulation est normale mais la construction d’un récit présente des difficultés dans le choix et l’évocation des mots) ou lexico-syntaxique et sémentico-pragmatique (atteinte de la fonction de formulation).

Quelles différences entre un retard de langage et la dysphasie :

​

Retard de langage:

​

  • Retard chronologique

  • La compréhension peut être normale

  • L’intonation est bonne

  • Aucune conscience du retard

  • Atteintes homogènes des niveaux lexical, phonologique, syntaxique.

Dysphasie:

​

  • Trouble durable

  • La compréhension est altérée

  • Dysprosodie possible

  • Conscience du trouble

  • Atteintes non homogènes.

Quelles en sont les manifestations comportementales chez l’enfant dysphasique?

​

Selon le Dr. Romagny, l’enfant dysphasique peuvent rencontrer les difficultés suivantes :

​

  • Des perturbations du langage oral et écrit,

  • Des  troubles de l’orientation dans le temps et l’espace,

  • Des troubles de l’attention, des difficultés de concentration,

  • Des troubles de mémorisation,

  • Des difficultés à retenir des poèmes, des définitions, tables, leçons longues,

  • Des transpositions ou omissions de lettres,

  • Des difficultés à déchiffrer les sons complexes (euil, ein/ain/in…)

  • Des confusions sur les constrictives : v, f, che, …

  • De la lenteur,

  • Une mauvaise estime de soi liée souvent à un parcours scolaire difficile (échecs dans certains apprentissages)

  • D’immenses difficultés dans l’apprentissage de langues étrangères.

  • Difficulté avec le calcul mental

  • Nommer les mots nombres à les transcoder

  • Difficulté à comprendre les énoncés des problèmes

  • Discrimination phonologique (non perceptions des oppositions de phonèmes)

  • Difficulté d’encodage

  • Difficulté du contrôle de la production

  • Dyslexie-dysorthographie associée

  • Organisation temporelle au niveau phonologique (approximation au niveau syllabique) : ex : d’abord A, puis mé, puis lie pour Amélie.

  • Besoin d’être accompagné dans l’organisation de leur étude (peut être le rôle de l’orthopédagogue)

  •  …

​

​

Quels en sont ses origines ?

​

Les facteurs peuvent être d’origines génétiques, neurobiologiques et des facteurs secondaires, conséquents à une anomalie développementale en lien direct avec l’apprentissage de la langue (précocité,…).  

​

La rééducation :

​

Généralement, les enfants dysphasiques sont suivis par un logopède de manière régulière. Celui-ci met à la disposition un matériel diversifié et une multiplicité des supports (motricité, oral, image-pictogrammes, ordinateur,…). Le programme donné est individualisé et favorise l’échange et la communication. 

​

Quelques outils/idées d’aménagements/adaptations scolaires pour les enfants dysphasiques :

​

  • Communication alternative via des pictogrammes

  • Synthèse vocale Mind Express

  • Communication augmentée avec oralisation incluse

  • Automatisation de phrases « clés» : rôle de régulation de la communication

  • La méthode sésame

  • Donner à l’avance les supports écrits

  • Méthode de la lecture gestuelle (Borel Maisonny) et Ledan qui appuie l’aspect sémantique

  • Supports visuels en ayant des codes couleurs pour chacune des matières.

  • S’assurer de la bonne compréhension de façon permanente, notamment pour les consignes en trouvant des alternatives à l’orale+code de communication entre l’instit et l’élève

  • Supports personnalisés sur le bureau de l’élève

  • La méthode des jetons : permet de travailler la syntaxe avec un code couleur spécifique. Ça se construit petit à petit au rythme de l’apprentissage

  • Jeu de rythme

  • Installer un cadre pédagogique où l’enfant se sentira bien et sécurisant.

  • Faire attention au débit de parole

  • Les PECS : (Pictures Exchange Communication System) permet de démarrer une oralisation chez l’enfant. c’est support transitoire pour que l’enfant puisse développer le plus possible l’oralisation mais il faut qu’il s’en détache à un moment donné.

​

  • Makaton (associe la parole des signes issus de la langue des signes et des pictos

  • Diversifier le plus possible les supports visuels.

  • Dans la méthode Ledan, on travaille la sémantique à travers le mime et le dessin. Dans la méthode

  • Borel Maisonny, on travaille les gestes. Ces deux méthodes sont complémentaires.

​

  • La méthode des jetons est souvent utilisée dans le type 8. On travaille sur le pris e de conscience de l’organisation syntaxique  des phrases mais aussi  le travaille de segmentation de la phrase. C’est aussi une aide visuelle dans la construction du langage.

​

  • Il faut toujours travailler sur les effets de contrastes significatifs pour passer d’un élément à un autre où la syntaxe apporte un sens différents (en changeant des couleurs, au niveau de la fonction des mots). On peut les encourager à se faire des représentations imagées, des dessins puisqu’ils sont très visuels.

​

La mémoire de travail : on peut faire le même travail qu’avec les enfants dyslexiques. Ce qui fonctionne bien c’est de prendre appui sur le calepin visuo-spatiale.

« Le programme parlé » (mis en ligne dès l’année prochaine pour tout le monde)

= évaluation orale de tous les enfants. Sur base des résultats, 4 groupes de niveau sont formés. Au lus il y a des difficultés, au plus le groupe sera petit.

Objectif : enrichissement lexical, compréhension sur base de situation concrète et la métha-phonologie est travaillée.

Ce programme est à destination de tous les enfants de la maternelle. On observe une progression chez les enfants grâce à ce programme. Ce programme permet de voir, grâce à son intervention pédagogique, si les enfants ont simplement un trouve du langage ou la présence d’une dysphasie.

Le rôle potentiel de l’ortho : proposer ce programme dans les écoles où il n’est pas encore mis en place.

Piste pour accompagner un enfant dysphasique : les livres de Ramos, pour travailler l’inférence.

​

Dans la mémoire de travail on retrouve :

La boucle phonologique : ce qui va nous permettre de répéter la phrase dans notre mémoire de travail : ex : pour retenir un numéro de téléphone.

​

Pour l’enfant dysphasique, il va s’appuyer non pas sur la boucle phonologique mais sur le calepin visuo-spatiale : un appui visuel doit se faire pour retenir quelque chose.

Pour que la mémoire de travail soit complète, il faut un administrateur central (système exécutif) qui gérer la boucle phonologique et le calepin visueo-spatial. C’est le modèle de Baddeley.

Il faut les solliciter, leur apprendre à user du visueo-spatial. (« Imagine la scène dans ta tête »).

Pour cela, il y a :

​

  • la gestion mentale,

  • mimogestualité, le mime

  • Mind mapping,

  • Référentiels avec un maximum de support photos

  • Mise en graphe-> visualiser un maximum de chose.

Cela permet de rendre d’une matière écrite à quelque chose de plus visuel.

​

Pour entrainer la boucle phonologique :

  • Encourager l’autorépétition,

  • Elaborer des check-lists, des sous-mains

  • Entrainer la distanciation mentale

​

Au niveau numérique :

  • Anki, logiciel de mémorisation à parcours individualisé,

  • Quizlet pour réviser et mémoriser

  • Mindomo : carte mentale,

  • Coggle : carte mentale

​

La mémorisation expansée= sur du long terme, on revient sur des mots déjà encodé. Donc idéal pour les enfants ayant des problèmes de mémoire à court terme.

Il faut également travailler sur les inférences. Il existe plein de support sur internet.

Ex : une image de deux écolier : on pose la question en fonction de l’image et discuter des réponses. « Que peut-on penser de ces enfant ? Qu’est ce qui t’amène à dire qu’ils se connaissent ? Comment il vérifie leur hypothèse, en fonctions des indices objectifs sur l’image. On peut partir sur des devinettes aussi avec des degrés différents. Il faut faire un réel travaille de fond sur les indices sémantique.

 

Le site de Mario Ramos : on retrouve tous les croquis et illustrations du sens propre et figuré.

La pragmatique : prendre des indices en fonction d’un contexte donné. Pour cela, on peut la travailler par des jeux de rôles (directrice, enfants, parents… les contrastes au niveau des interlocuteurs est différents. Voir l’utilisation de la politesse, les filmer, ….)

​

Travailler avec eux les mimiques : comment fait-on quand on est fâché, content,…

Il y beaucoup de diagnostic erroné entre dysphasique et autiste. Mais les supports visuels concernant les inférences, les émotions, etc… Peuvent être utilisés pour les deux cas. 

La gestion scolaire peut être très difficile pour les enfants. Dans les nouveaux journaux de classe, il y a des rubriques planification. Il y a aussi des plateformes numériques pour que les parents puissent avoir accès aux informations et qu’ils puissent s’organiser avec leur enfant.

​

Rôle potentiel de l’ortho : planning sur l’année et aider sur l’organisation des journaux de classe.

​

Pour les devoirs et les leçons:

  • Simplifiez toujours les consignes au maximum ;

  • Ne donnez jamais plus d’une consigne à la fois ;

  • Encouragez la production écrite s’il est plus à l’aise ;

  • Adaptez votre mise en page en utilisant des codes couleur sur ce qui est important ;

  • Associez chaque consigne à une image ou à un pictogramme pour être sûr que le message est bien clair.

​

Pour les notes et les évaluations:

  • Notez principalement les compétences en mettant de côté les fautes dues à la dysphasie : acceptez par exemple les réponses si elles sont vraies, même si elles ne sont pas correctement écrites, exprimées ou rédigées.

  • N’hésitez pas à lui accorder du temps supplémentaire pour terminer ses devoirs si vous pensez qu’il en a besoin ou bien allégez ses exercices à lui pour qu’il puisse terminer à temps.

  • Soyez patient si malgré tout, il est plus lent.

Faire oraliser l’enfant : la limite de ces méthodes c’est que l’adulte oralise plus que l’enfant. Ces enfants ont un trouble de la phonologie et la première chose qu’on fait avec eux, paradoxalement, c’est la phonologie. Mais c’est porteur de sens.

​

Quelques points de vigilance face à l’enfant dysphasique :

​

  • Ne le forcez pas, par exemple, à parler devant toute la classe s’il ne veut pas le faire ;

  • De même, ne lui posez pas de questions ouvertes, qui l’amèneraient à développer. Tant que vous sentez qu’il n’est pas prêt, mieux vaut s’en tenir aux questions fermées où il devra répondre par un oui ou par un non.

  • Permettez-lui d’utiliser des gestes, des mimiques, des photos ou des pictogrammes, si cela l’aide à communiquer et à faire comprendre ce qu’il veut dire ;

  • Lorsqu’il prend la parole, n’hésitez pas lui donner des indices, à amorcer ses phrases ou à reformuler correctement pour qu’il n’ait pas à répéter lui-même.

  • Laissez-le prendre des notes en carte mentale et en abréviations si cela est plus pratique

​

Quelques ressources intéressantes :

​

  • « Neuropsychologie et trouble des apprentissages chez l’enfant »

  • Mazeaud et Pouet Elservire Masson.

  • Le lutin malin

  • Les matrice de Raven : corrélation forte en celle-ci et la <ISC. Ce sont de cartes de raisonnement logique.

  • Polo le lapin = Le meilleur moyen de le savoir  si l’enfant est dysphasique ou présente un retard de langage puisque c’est un programme d’entrainement intensif : si les enfants progressent, alors c’est que c’est un simple retard de langage. C’est un outil de la fondation roi Beaudouin et il  est disponible en ligne. Il travaille le lexique et sur base de fiches, des histoires.  Son point positif : c’est qu’il y a des fiches à l’attention des parents pour qu’il y ait un suivi.

​

ROLE POTENTIEL DE L’ORTHO : sensibiliser dans les écoles pour éviter la stigmatisation des autres élèves.

Attention au risque d’isolement. Ils sont souvent e décalage avec le restant de leurs camarades.

​

Pour aller plus loin:

​

Dysphasie 5.jpg
Dysphasie 4.jpg
Dysphasie 3.jpg
Dysphasie 2.jpg
Dysphasie 1.png

Bibliographie Générale:

​

  • [1] POULET, I., Les troubles spécifiques des apprentissages : à l’école et au collège, éd. Chronique sociale, Lyon, 2013, 255p. 

  • [2] FRERE, S., Introduction à des problématiques spécifiques à l’orthopédagogie : la dyslexie-dysorthographie, 2018-2019, He2b, Bruxelles.

Qu'est-ce que la dyscalculie?

Ancre 4

Résumé de texte: « Du logico-mathématique aux dyscalculies »

 

Le « logico-mathématique » tel qu’il était perçu et mis en place autrefois, a laissé place aujourd’hui à la cognition numérique et aux dyscalculies.  Cette évolution va avoir un impact non seulement sur l’évaluation des difficultés de l’enfant mais également dans les remédiations  qui devront être organisées pour ce dernier.

​

  • Le développement du nombre :

Notons que depuis le début des années 60, deux évolutions importantes vont apparaître dans le domaine du développement de la cognition chez l’enfant. Ces dernières vont transformer notre compréhension des pathologies mentales chez l’enfant. Les transformations majeures se font à deux niveaux :

​

1)     Nos idées antérieures sur le cerveau du bébé

​

Nous prenons conscience que le cerveau du bébé n’est pas un tableau « vierge » sur lequel s’inscrirait ses premières expériences sensori-motrices. On apprend que son cerveau est, en réalité, un organe doté d’une organisation rigoureuse et génétiquement déterminée.  Le développement de l’enfant ne dépend pas uniquement du lien qu’il entretient avec son environnement.

​

2)     La mise en évidence de la « boîte à outils » innée et spécialisée sur le « sens du nombre »:

​

Les éléments innés de cette boîte à outils qui permettent au bébé d’examiner les aspects de son environnement vont évoluer grâce, notamment à ses échanges avec les expériences  avec son entourage, son environnent et ses interactions avec celui-ci. Retenons que l’inné et l’acquis sont indéfectiblement liés.

​

Les premières découvertes :

 

  • Gelman et Gallistel en 1978 : accès des bébés à une petite numérosité (de 1 à 3 éléments)

  • Wynn : il met en avant l’existence d’une boîte à outils innée, génétiquement déterminée sur laquelle repose la représentation analogique (= rapport existant entre deux notions présentant des points communs) du nombre.

 

Cette boîte à outils innée va supporter différentes aptitudes telles que :

​

  • Le subitizing : perception immédiate en un seul coup d’œil, du nombre exact de petites quantités (1 à 3, sans dénombrement)

  • L’estimation : c’est l’évaluation approximative de la numérosité.

​

Ces capacités innées vont évoluer à force :

  •  d’expériences,

  •  du développement langagier,    

  • des apprentissages en milieu scolaire

​

Néanmoins, le système cérébral dédié au nombre peut, chez certains enfants, faire défaut. Ce qui peut être à l’origine d’une dyscalculie chez l’enfant.

​

Finalement, les troubles logico-mathématiques (= difficulté d’accès à la notion de nombre) mettent en évidence les premiers symptômes scolaires d’une déficience légère et/ou le résultat d’une erreur pédagogique. Si l’un des deux cas de figure (ou les deux) cité est détecté, le diagnostic du « trouble spécifique dans le domaine du numérique », est exclu. D’ailleurs, Piaget lui-même confirme cette approche analytique par le fait que les fonctions logiques (et particulièrement la catégorisation) sont primordiales au développement du nombre chez l’enfant. Les troubles logico-mathématiques ne sont donc pas liés à un trouble qui concerne la construction du nombre, mais la présence d’une déficience intellectuelle légère chez l’enfant.

​

Cependant, ces fonctions logiques ne suffisent pas à elles seules. Elles doivent d’être combinées par des fonctions cognitives. Ces dernières vont permettre l’affinement, la construction, la coordination des différentes représentations du nombre. Si l’une (ou plusieurs) d’entre elles dysfonctionnent, celle-ci donnera naissance à une dyscalculie spécifique chez l’enfant.

​

Le déficit d’acquisition dans le domaine numérique peut être la résultante de :

​

  • Une déficience intellectuelle légère,

  • Précarité environnementale et socio-économique (hospitalisations de longues durées, défaut de scolarisation, erreurs pédagogiques…)

  • Dysfonctionnement d’un système cognitif spécifique chez l’enfant.

​

La découverte des dys a mit en avant la nécessité de combiner de nouvelles connaissances aux connaissances antérieures afin d’accompagner au mieux les jeunes en difficulté.

Selon Piaget, la classification est fondamentale, sans quoi le nombre serait dépourvu de sens. Il en résulte que si l’enfant ne parvient pas à une certaine capacité d’abstraction, cela impactera indéniablement la construction progressive du nombre chez l’enfant.

 Il est donc là question de conséquences d’une déficience intellectuelle légère sur les nombreuses facettes du nombre et son utilisation, et non d’un trouble spécifique.

 

Les critères des dys sont les suivants :

  • Le déficit est intense : pas une simple faiblesse dans les mathématiques (en deçà de -1,6).

  • Le déficit est durable : manque de performance depuis au moins 6 mois.

  • Le déficit est spécifique : ce critère exclut la présence d’une déficience intellectuelle ou un (voir point 3).

​

Aujourd’hui, il n’est plus plausible d’utiliser les termes « troubles logico-mathématiques » mais plutôt « dyscalculies » puisque le déficit dans l’acquisition du nombre est multiple. De ce fait, la prise en charge dépendra de la dyscalculie détectée.  

​

Les avantages du diagnostic de dyscalculie sont :

​

1) Mettre fin aux doutes concernant une éventuelle présence de déficience intellectuelle.

2) Atteindre, de façon minutieuse, le processus de dysfonctionnement. La prise en charge est donc ciblée et appropriée.

3) Mettre en avant les processus cognitifs fonctionnels afin de les mobiliser et tenter de contourner le trouble dyscalculique que rencontre l’enfant.

​

Il existe des « dyscalculies » :

Il faut différents critères pour être qualifié comme étant dys. Tout d’abord, le déficit doit être intense, durable (pas simplement une petite faiblesse de parcours) et spécifique (cela exclut donc la déficience intellectuelle qui est globale ou alors une difficulté extrinsèque.).

Il faut bien discerner les « troubles logico-mathématiques » de la dyscalculie. En effet, les « troubles logico-mathématiques se centrent uniquement sur les opérations logiques et les fonctions raisonnementales qui sont défaillantes ».

​

Deux définitions différentes existent pour qualifier « les dyscalculies » :

La première très fréquemment utilisée, porte sur des critères de même nature qui vont définir un symptôme (la manifestation d’une anomalie qui peut relever de divers mécanismes). Elle repose sur « la plainte » due aux « faibles aptitudes en calcul » ainsi qu’à l’échec d’un test reposant sur les aptitudes de calcul n’ayant pas pour cause un niveau intellectuel plus bas que la norme.

​

La seconde définition est neuropsychologique et elle parle du dysfonctionnement à proprement parlé et non pas des symptômes. Ici, on parle bien du déficit spécifique du système neuronal. Le terme de dyscalculie, dans ce cas-ci, désigne un « diagnostic » qui est la cause d’un déficit dans le système neuronal.

Nous allons nous intéresser à la première définition qui propose cinq types de dyscalculies séparés en deux parties.

​

La première partie est le trouble du sens du nombre en tant que tel, c’est-à-dire la « dyscalculie primaire ».

La seconde partie propose quatre autres types.

​

Les fonctions langagières : les performances verbales de l’enfant ont un déficit. Cela va entraîner un problème au niveau des mots-nombres et va impacter le comptage, le dénombrement et le transcodage « nombre oral – nombre arabe ». Ce trouble va entraîner la dyscalculie qui sera secondaire.

​

Les fonctions visuo-spatiales : Ces fonctions sont nécessaires pour les aspects spatiaux de la numération arabe, c’est-à-dire la position des chiffres. Ce trouble peut découler soit d’une dyspraxie, soit venir d’un symptôme inaugural (n’ayant aucun antécédent de dyspraxie).

Ce trouble amène à des erreurs de positionnement des chiffres ou alors à une confusion des chiffres « en miroir », le tout sans qu’il n’y ait de problème dans la représentation du nombre.

​

Dyscalculie symptôme d’un trouble mnésique : Cela entraîne une impossibilité ou une difficulté dans la résolution de calculs primaires mais aussi à faire des calculs mentaux simples.

​

Dyscalculie symptôme d’un TDA/H ou d’un syndrome dys-exécutif : le problème est le lien entre le calcul et le raisonnement. Les évaluations des performances sont fluctuantes et dépendent de divers facteurs. Souvent, les résultats sont la conséquence d’une certaine agitation motrice.

​

Conclusion :

En définitive, la dyscalculie peut être « intrinsèque » c’est-à-dire, à la base du déficit. Mais on peut également parler de dyscalculies secondaires, c’est-à-dire qu’un autre trouble est à l’origine du déficit dans le domaine numérique.

​

Voici l'analyse de texte en format Mindmap:

Dyscalculie.png

Vous pouvez également trouver ce Mindmap en pdf via ce lien: Mindmap-Dyscalculie 

bottom of page