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Troubles oppositionnels: 

Le trouble oppositionnel avec provocation  se définit comme étant une tendance chronique à la désobéissance. Il se traduit par un refus constant de se plier aux consignes, de respecter les règles ou de se soumettre à une autorité supérieure. Un comportement opposant est vraisemblablement à l’origine de l’absence totale de notion de discipline chez les enfants souffrants de TDAH.

Le trouble d’opposition est caractéristique d’une désobéissance généralisée. L’enfant peut manifester une opposition dès lors qu’une consigne lui déplaît.[1]

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La désobéissance peut prendre différentes formes :

  • Elle peut être passive : désintérêt et ne donne pas suite à la demande de l’adulte.

  • Elle peut être active : l’enfant manifeste son désaccord par une crise, les pleurs, la colère, les coups, lance des objets, etc.

  • Enfin, elle peut également être passive-agressive : L’enfant se conforme au comportement attendu par ses parents. Néanmoins il manifeste une agressivité envers eux pour leur monter qu’il le fait à contrecœur.

Les troubles d’opposition sont composés de deux caractères distincts :

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  1.  La tendance à l’opposition

Naturellement, chaque enfant, passe à un (ou plusieurs) moment(s) donné dans sa vie par la phase « d’opposition ». Durant cette phase, l’enfant prend conscience qu’il peut capable de prendre des décisions seul, d’avoir ses propres envies et d’obtenir plus d’attention de la part de ses parents à en commettant des bêtises.

Cette phase, appelée « phase du non » durant laquelle l’enfant s’oppose et se rebelle, fait partie du bon développement de son autonomie, s’individualise et construit sa personnalité.

Il est question d’un trouble lorsque l’opposition perdure dans le temps jusqu'à devenir quotidienne et permanente. Les parents et l’enfant se retrouvent dans une lutte de prise de pouvoir permanente.

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  2.   La tendance à la provocation :

Contrairement à l’opposition, la tendance à la provocation est calculée. Si ce comportement n’est pas pris en charge rapidement, l’enfant pourra développer de véritables troubles de conduite et du comportement, avec une tendance à l’agressivité et à la violence. Selon certains professionnels de la santé, l’absence de notion de discipline est fortement liée à une extrême l’impulsivité chez l’enfant ayant des troubles déficitaire de l’attention, et serait un symptôme du TDA/H. Ces professionnels évoquent un dysfonctionnement des neurotransmetteurs au niveau cortex préfrontal du cerveau de l’enfant et serait le résultat de trois facteurs combinés :

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  • Incapacité à contrôler ses pulsions.

  • Sentiment de frustration face aux échecs répétitifs  malgré les efforts fournis.

  • Un stress constant pendant l’effort.

 

Aussi, il n’est pas rare que le trouble soit d’ordre affectif (anxiété, dépression, isolement, ..). Ce dernier pourrait expliquer le besoin d’autodestruction aussi bien sur le plan physique que verbal (d’où la provocation) de l’enfant. Sa prise en charge doit donc être adaptée en fonction des besoins et de la nature des troubles.

D’ailleurs, les spécialistes indiquent que lorsque l’hyperactivité de l’enfant est traitée et prise en charge, les troubles oppositionnels s’amenuisent.

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Le trouble des conduites :

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Ensemble de conduites, répétitives et persistantes, dans lequel sont bafoués les droits fondamentaux d’autrui ou les normes et règles sociales correspondant à l’âge du sujet. Il faut 3 critères suivants au minimum au cours des 12 derniers mois et au moins un des critères au cours des 6 derniers mois.

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 Comportement agressif envers personnes ou des animaux:

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  • Brutalise ou menace des personnes.

  • Utilisation d'une arme.

  • Cruauté physique envers des personnes ou envers des animaux.

  • A commis un vol en affrontant la victime.

  • A contraint  quelqu’un à avoir des relations sexuelles.

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Destruction de biens matériels:

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  • Provocation d'un incendie délibérément. 

  • Destruction du bien d’autrui.

  • Fraude ou vol.

  • Pénétration par effraction dans un bâtiment appartenant à autrui.

  • Mentir pour obtenir des biens.

  • Voler en affrontant ou non la victime.

  • Violations graves de règles établies.

  • Reste tard la nuit dehors en dépit des interdictions avant 13 ans.

  • Fugue.

 

Troubles des conduites de type « mal socialisé »

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  • Agressivité

  • Un ou plusieurs troubles psychopathologiques associés

  • Pas de liens durables d’amitié, rejet

  • Précocité et persistance des troubles

  • Troubles durables au-delà de l’adolescence

 

Le trouble des conduites est un trouble particulièrement grave, par son ampleur, sa persistance. Ses représentations et ses répercussions multiples aussi bien pour l’entourage et les victimes de l’enfant ou de l’adolescent, que pour son propre développement. Ce trouble ne se présente pas qu’à l’adolescence et peut parfois commencer très tôt. Les caractéristiques personnelles des jeunes ayant un trouble des conduites sont très semblables à celles qu’on observe dans le trouble oppositionnel mais leurs comportements entraînent de beaucoup plus lourdes conséquences.

Les jeunes manquent de tolérance à la frustration et de patience et peuvent être particulièrement susceptibles. Ils acceptent mal la critique même quand elle est clairement justifiée. Ils sont imprévisibles et « explosifs ».

Ces jeunes manquent d’empathie et de sollicitude pour le bien être, les sentiments. Ils n’ont que peu ou pas de remords ou de culpabilité lorsque parfois ils reconnaissent leurs infractions.

Le trouble des conduites comme le trouble oppositionnel n’est pas toujours simple à diagnostiquer. Il faut toujours s’informer auprès de différents professionnels avant de poser un diagnostic.

 

Les recherches et études portant sur le thème » un enfant présentant un trouble oppositionnel développera-t-il un trouble des conduites? » ne font pas l’unanimité. Retenons cependant que certains auteurs concluent qu’il est important de considérer le trouble oppositionnel comme une entité clinique distincte (qui se distingue de l’entité trouble des conduites) qui, lorsqu’elle ne s’estompe pas en cours de développement, prédit un trouble plus grave. Prédiction devant permettre le dépistage précoce d’enfants à risque et ainsi de pouvoir mener une prévention contre d’éventuelles apparitions de troubles des conduites. 

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Comment agir et réagir face à la provocation ?

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L’attitude de l’entourage face à la provocation est capitale. En effet, les enfants ayant un trouble de l’hyperactivité sont généralement hypersensibles. Si la réaction de l’entourage est négative, elle risque de renfoncer le comportement autodestructeur de l’enfant. La punition risque de mener vers un cercle sans fin : l’enfant se rebelle, l’entourage punit, l’enfant se rebelle de plus belle et l’entourage renforce la punition et ainsi de suite. Toutefois, il est difficile pour l’entourage et même le cops enseignant de garder son sang-froid.

Par ailleurs, il est vivement recommandé de mettre en avant davantage de réactions positives à son égard afin d’améliorer son estime et de l’aider à ce qu’il regagne confiance en lui.

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Les signes non-verbaux de l’arrivée de la crise :

- Une agitation progressive

- Le regard qui parcourt nerveusement la pièce

- Tordre ses mains dans tous les sens

-Etc.

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Quelques signes verbaux :

- Pousser des cris,

- Il parle de plus en plus fort

- Fuir le dialogue

- Emploi d’un vocabulaire agressif

 

L’accompagnement (orthopédagogique) des parents et des enseignants dans leur quotidien avec l’enfant :[2] [3]

Dans les points suivants, nous verrons comment l’orthopédagogue peut soutenir les parents dans leur quête d’un équilibre relationnel avec leur enfant. En effet, l’orthopédagogue aura la possibilité d’observer l’enfant dans différents contextes et aura un regard objectif sur celui-ci. Il pourra donc alerter et conseiller les parents et les enseignants sur les points suivants: 

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L’importance de l’encouragement :

Pour pouvoir encourager l’enfant, il est important pour les parents se rendent compte des forces de celui-ci et de les verbaliser afin de renforcer ces comportements positifs. L’encouragement fait partie intégrante de la parentalité positive.

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L’écoute :

En réalité, « écouter » ne signifie pas « entendre ». L’écoute nécessite de mettre ces idées préconçues de côté et d’être entièrement disposé à écouter l’enfant. L’écoute passe aussi par le fait d’accompagner l’enfant à mettre des mots sur ses maux et lui laisser le temps d’aller jusqu’au bout de sa réflexion, sans l’interrompre.

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Quelle place pour les émotions ?

Pour permettre à l’enfant d’exprimer ses émotions, il est important de toutes les accueillir sans honte ni gêne pour réellement comprendre ce qui pose problème chez l’enfant.

 

Comment l’échec est-il perçu ?

Lorsque l’enfant apprend que l’échec est avant tout une opportunité d’apprentissage, l’estime qu’il a de lui-même est beaucoup moins impactée. Pour cela, Il est conseillé aux parents et aux enseignants d’énumérer les points positifs des situations d’échec. Ainsi, le cerveau de l’enfant s’entraîne à soutirer le positif dans chaque situation.

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Enfin, l'orthopédagogue peut également créer des espaces d'échanges pour ce qui est souvent laissé en dehors de la vie scolaire. Ces espaces peuvent être destinés aux parents, aux enseignants ou encore aux enfants. Avec le soutien d'autres professionnels psycho-sociaux, l'orthopédagogue pourrait faire de ces espaces un moyen de s'écouter, d'écouter le vécu des enseignants et de leurs pratiques avec les élèves, un espace pour identifier nos émotions et de leur place dans nos vies respectives, d'analyser nos propres réactions face aux conflits, réfléchir ensemble sur une nouvelle façon de coopérer au sein de l'école, etc. C'est une manière d'analyser le conflit dans une perspective plus large, qui englobe l'ensemble des acteurs. 

Pour aller plus loin:

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Sources de la première illustration: @Kalypsoillustrations

[1]: DYS-POSITIF: Troubles oppositionnels: mieux comprendre les troubles opposants, in https://www.dys-positif.fr/trouble-oppositionnel-mieux-comprendre-les-comportements-opposants/, s.d (consulté le 10 décembre 2018)

[2]:MACIEJAK, V., Il me pousse à bout! Rester zen avec la parentalité positive, éd. EYROLLES, Paris, 2015, 177p

[3]: GERBER, J., Pour une éducation à la non-violence, éd. Chronique sociale, Bruxelles, 2000, 180p. 

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